Dominique Nicolas
propose son approche personnelle du collage. Ses assemblages d'images et
de textes, quelques fois accentués par des touches de peinture, sont
collés sur papier ou sur toile.
Par l'action des ciseaux, une image, un texte sont coupés de leur
réalité. Privés de leur sens iconographique initial, ils deviennent
libres, déracinés, disponibles. Les éléments ainsi créés, privés de leur
existence effective, deviennent surréalistes sous la main de l'artiste.
L'art combinatoire va leur donner une nouvelle réalité, la
confrontation fera naître la poésie, l'humour, la nostalgie.
Une fois l'effet de surprise dépassé, les contenus
sans rapport entre eux se rencontrent. L'artiste change ainsi les
rapports de force, arrache sujet ou objet à l'indifférence, met les
valeurs de notre société en question, exprime son scepticisme. La
tension produite par ce décalage peut être lue comme une tentative de
réaction contre la part de prévisible et de redondance dans notre
attente face à ce monde, une autre façon de le voir.
L'effet jubilatoire chez le spectateurs se produit
quand celui-ci réussit à trouver son plaisir dans une lecture
émotionnelle, sensuelle, esthétique, humoristique ou crtique, au départ
peu évidente. Plus l'espace est grand entre l'image et le texte, plus le
champ de l'imaginaire conscient ou inconscient du lecteur s'élargit.
Provoquer cette jubilation est bien le but ultime
de l'artiste dans cette confrontation. |
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