Christelle Teissedre
c.teissedre@hotmail.fr



A
utant que je me souvienne, une lame à la main, j'ai toujours découpé, taillé dans les images qui s'offraient à moi. Ainsi mes livres d'enfants se retrouvaient bourrés de trous, de vrais gruyères devenus lisibles que par les textes car eux les mots, je les laissais tranquilles. J'ai retrouvé "La chèvre de monsieur Seguin" dans lequel il manque la chèvre, le loup, un arbre (je me rappelle que c'était un pin), un bout de ciel, un morceau d'herbe, une corde, une tache de sang. Du blanc, du noir, du vert, du bleu, du rouge, j'avais tous les éléments pour faire une peinture!
Aujourd'hui je continue cette drôle activité dans un champ qui s'est largement élargi, magazines féminins et revues en tout genre, publicités, catalogues, photos, télévision, tout peut être sujet à réflexion, le découpage photoshop est de mise absolument partout.
Des cartons à chaussures remplis de petits bouts de futures peintures qui n'attendent qu'à être assemblés. Des morceaux d'images comme des mots pour construire une idée sans jamais perdre de vue la peinture.
La composition peut être très rapide, évidente comme cette fille relevant ses jupes, associée à une photo d'un tas de brins de safran qui lui-même devient couleur, peinture. Mais parfois l'attente est plus longue comme ce bout de cheval pour qui j'avais de grands projets et qui est resté cinq ans en jachère au fond d'une boite, alors que finalement, il ne lui manquait qu'une queue à ce cheval!

Christelle Teissedre